Extrait de la newsletter d’août 2014 du collectif national des équipes d’orientation spécialisée de Pôle-Emploi :

Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP)

Créé par la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi et précisé par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, le Conseil en Evolution Professionnelle a pour ambition de favoriser l’évolution et la sécurisation du parcours professionnel des actifs.

Le CEP constitue un processus d’appui à l’élaboration et à la concrétisation des projets personnels d’évolution professionnelle des actifs qui en expriment le besoin et, le cas échéant, des projets de formation associés visant à accroitre leurs aptitudes, compétences et qualifications professionnelles, en lien avec les besoins économiques existants et prévisibles des territoires.

L’offre de service du conseil en évolution professionnelle sera définie par un cahier des charges qui sera publié par voie d’arrêté du ministre chargé de la formation professionnelle. Le conseil en évolution professionnelle sera mis en œuvre dans le cadre du Service Public de l’orientation (SPRO) par les réseaux des 5 opérateurs désignés par la loi : Pôle emploi, APEC, CAP Emploi, OPACIF et les Missions Locales.

 

Activ’ projet, la future prestation d’orientation

Destinée aux demandeurs d’emploi à partir de juillet 2015, cette nouvelle prestation qui se déroule sur une période de 8 semaines sans possibilité de renouvellement, vise à “participer à l’accompagnement du demandeur d’emploi dans l’élaboration ou la confirmation d’un ou plusieurs projets professionnels s’inscrivant dans une stratégie de maintien de l’employabilité ou de développement professionnel et nécessitant ou non la mise en œuvre d’un parcours de formation”. Amenée à remplacer CAP Projet et CPP, cette prestation répond clairement aux recommandations européennes en matière d’orientation puisqu’elle doit également permettre au bénéficiaire de “progresser dans l’acquisition, le développement et l’intégration des compétences à s’orienter de manière à ce qu’il soit en capacité de les mobiliser

[…] dès son retour de prestation”. Tous les demandeurs d’emploi sont potentiellement concernés : la prescription repose “sur un diagnostic partagé entre le demandeur d’emploi et le conseiller de Pôle emploi”. La prestation comporte trois entretiens obligatoires et “des modalités laissées à l’initiative du prestataire”. À l’issue des 8 semaines, “le bénéficiaire doit avoir défini, conjointement avec son référent, un ou plusieurs projets professionnels à court ou moyen terme traduisant une stratégie d’évolution professionnelle, et avoir progressé d’au moins un niveau sur chacune des compétences à s’orienter visées par la prestation”. Le référentiel des compétences à s’orienter utilisé par le prestataire, le demandeur d’emploi et le conseiller étant celui qui a été élaboré par Pôle emploi.

 

Un intérêt croissant pour l’approche constructiviste en orientation

Dans la version abrégée de son rapport intitulé « Politiques européenne d’orientation tout au long de la vie », les membres du réseau ELGPN indiquent qu’il devient nécessaire que les professionnels de l’orientation mobilisent « les approches éclairées par la psychologie constructiviste, mettant l’accent sur la méta-connaissance et la co-construction de sens fondé sur la réflexion sur les connaissances acquises dans différents contextes de vie » (p.14). C’est précisément dans cette perspective que s’inscrivent les travaux de Jean GUICHARD, de Valérie COHEN-SCALI ou encore de Mark SAVICKAS. Il convient également de noter que le législateur français s’est clairement inscrit dans la même perspective lorsqu’il a récemment valorisé de manière très explicite l’ancienne EMT (Evaluation en Milieu de Travail) devenue désormais « Période de mise en situation en milieu professionnel ». Ce nouveau texte invite ainsi les praticiens du Conseil en Evolution Professionnelle à mobiliser ce dispositif en vue notamment de permettre au demandeur d’emploi de « (…) découvrir un métier ou un secteur d’activité ou de confirmer un projet professionnel (…) ». Il illustre de manière concrète le postulat de constructivistes tel que Berzonsky pour qui « ce sont les interprétations personnelles des expériences et non les événements en eux-mêmes qui constituent la réalité d’une personne ».

Le numéro 37/3 de la revue OSP publié par l’INETOP offre l’opportunité d’approfondir de manière très complète la question de l’approche constructiviste.

Pour aller plus loin.